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Petite fille blonde de Pierre Notte

Dernière mise à jour : 13 juil. 2023

Le 12 janvier 2023
Studio Hébertot

Mauvaise petite fille blonde
Mise en scène : Pierre Notte
Avec : Antonio Interlandi


Mauvaise petite fille blonde est l’une des pièces les plus connues de Pierre Notte, auteur et metteur en scène français, qui mérite d'être considéré comme l’un des plus innovants artistes dans la pratique scénique contemporaine. L’idée initiale était d’écrire une pièce pour la comédienne Catherine Hiegel dans laquelle elle interprèterait une petite fille. Mais à cause de la crise sanitaire et de l'impact de l'épidémie de Covid, le projet n'a pas abouti. Un « malheur » a quelquefois des conséquences heureuses. Notte reprend le projet avec Antonio Interlandi, acteur, chanteur et danseur, qui fait sortir de la « boîte » une mauvaise petite fille.

Dans l'obscurité de la scène, on voit au fond un acteur à torse nue qui, en position assis et immobile, attend l’arrivée des spectateurs. Une fois tout le monde est à sa place, il enlève le tissu noir qui couvre ses jambes, se lève et se montre au public en jupe longue en dentelle rose et en baskets Converse rouge. Il prend une position de corps immobile qui renvoie à l’image de la ballerine (les bras arrondis vers le haut et vers le bas) et écoute le silence de la salle. Dès qu’il prononce les premiers mots notre imagination se réveille et on ne voit plus un acteur mais une fille qui commence à raconter son histoire.

L’histoire commence un vendredi et se poursuit dans la semaine. L’événement qui marque le début de la pièce et sur lequel la petite fille revient souvent dans ses récits est le moment où elle donne un coup de pied dans la coupelle d’une mendiante. Elle n’a pas fait exprès, mais sa mère l’accuse. La succession rapide de répliques et la répétition de certaines répliques légèrement changeantes donnent un rythme impressionnant au spectacle. La fille semble être pressée de décrire son monde et celui de ses parents, de son petit frère Mattéo et de sa maladie, de sa tante qui écoute de la musique trop fort, de ses copains de l’école qu’elle aime et n’aime pas.

Le langage corporel de l’acteur par contre est caractérisé par un nombre limité de postures scéniques. On a l’impression de voir une figurine dans une boîte à musique qui s’anime comme par magie non avec le son de la musique, mais avec le son des mots. L’interprétation d’Antonio Interlandi et les paroles qu’il prononce nous font entrer dans un univers tout autant imaginaire que réel.

L’innocence du regard de l’enfant à travers lequel l’histoire est racontée offre la possibilité à Pierre Notte d’aborder les sujets qui mettent en cause la discrimination, les interdictions, les croyances religieuses et préjugés. L’histoire de la petite fille blonde devient l’histoire de la France et « Ça fait un peu mal d’être la France »…


Aida Copra






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