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L’art de « dessiner » le présent avec Agathe Wispelaere

Le 04 novembre
Théâtre du Chariot

Elle danse dans son sandwich
Une création transdisciplinaire d’Agathe Wispelaere
Une Production de La Grosse Plateforme
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Dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, le Théâtre du Chariot – un jeune lieu fondé il y a à peine deux ans – accueille les soirées JAG – J’aime les Gens, un rendez-vous qui annonce dès son titre l’esprit du spectacle : un théâtre humain, proche, et en contact direct avec le public. Dès mon entrée dans ce petit espace, j’ai senti cette volonté d’intimité, presque d’hospitalité. Le nom même du théâtre évoque l’esprit des troupes ambulantes qui voyageaient avec leurs chariots pour aller à la rencontre des gens, partager expériences, désirs, peurs et espoirs.

C’est dans ce contexte que les deux artistes complices, Agathe Wispelaere et Lucas Hérault, partagent la scène, chacun avec son spectacle, mais unis par une même conviction : le théâtre est avant tout un lieu de rencontre, d’émotion et de présence.
Avant même que les lumières ne s’éteignent, les deux interprètes accueillent le public en parole libre : un prologue improvisé, sincère, adressé directement aux spectateurs. Une invitation à entrer dans un espace commun, un « ici et maintenant » partagé.

C’est également dans cet esprit qu’Agathe Wispelaere commence son spectacle, Elle danse dans son sandwich. Son jeu est marqué par des gestes volontairement hésitants, comme en déséquilibre, porteurs d’une innocence assumée. Le public est sollicité, invité, intégré. Parfois on monte sur scène, parfois on oriente et on propose. L’histoire n’est pas linéaire mais sensible : elle se construit par les gestes, les mots, des chants, des dessins.

Ce principe devient évident lorsqu’Agathe propose aux spectateurs de réaliser un dessin. Comme l’actrice dessine elle-même chaque jour depuis 2018, cette pratique quotidienne éclaire d’autant plus la simplicité du geste qu’elle propose au public. Elle explique que nous avons peut-être besoin, parfois, de ces petits moments irrationnels où l’on se plonge pendant trois minutes dans une action simple, pour se reconnecter à l’instant présent. C’est par le dessin qu’elle invite le spectateur à se rendre présent, à s’arrêter, à respirer ensemble.

Même si certains mouvements semblent désordonnés et la mise en scène parfois fragmentée, tout se justifie dans cette logique : vivre sur scène ces « trois minutes de plongée » et les laisser se manifester à travers le corps.
La fin du spectacle condense cette idée : Agathe invite un spectateur à ouvrir une valise, choisir un carnet, puis un dessin. Elle regarde ce dessin, puis commence une danse relâchée, presque incontrôlée. Cette dernière scène semble être une synthèse de l’ensemble : l’image même de ces trois minutes plongées dans un monde libre et intérieur.

Elle salue enfin le public en disant : « La vie est tellement courte. ». Une phrase avec laquelle les lumières s’éteignent, mais dont les mots résonnent encore, laissant l’impression d’une sincérité partagée, d’une fragilité assumée, d’un temps vécu sans artifice. Agathe Wispelaere ne cherche pas à démontrer ou à convaincre.
Elle invite à être là.

Aida Copra


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