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Coups de coeur 2023

Voici mes coups de cœur de 2023. Cette liste comprend des spectacles qui seront sans aucun doute parmi les plus beaux de ma vie, ainsi que des spectacles qui ont changé, ou du moins contribué à changer, ma perception du monde et du monde du théâtre. J'espère que l'année prochaine sera tout aussi belle, pleine de belles surprises. Cin Cin !


1. Extinction de Julien Gosselin | Festival d’Avignon

« Dans la deuxième partie, nous sommes à Vienne en 1913. L’idée est de présenter une image de Vienne avant la Première Guerre mondiale à travers l’écriture d’Arthur Schnitzler. C’est l’image qui correspond à une réalité telle que la conçoit Henri Bergson : « un perpétuel devenir. Elle se fait ou elle se défait, mais elle n’est jamais quelque chose de fait ». Une fois de plus, le dispositif de théâtre dans le théâtre est méticuleusement remis en œuvre, déployant son ingéniosité et sa complexité scénique. Notre perception est de nouveau secouée lorsque le personnage de théâtre vient rejoindre le public ».

© Christophe Raynaud de Lage

2. Café Müller de Pina Bausch | La Villette. Théâtre de la Ville

« Dans Café Müller, tout danse. Chaque élément, du corps à l'espace, du son à la musique, des objets en mouvement, participe à cette chorégraphie magistrale. Dans la première scène, le deuxième personnage féminin en robe blanche (Tsai-Chin Yu) commence à se déplacer dans l’espace, accompagné d’un homme qui lui fraye le chemin en écartant les chaises. On voit une danse affranchie qui nous fait penser aux mots poignants : « Dansez, sinon nous sommes perdus ». Et la musique d’Henry Purcell imprègne tout le corps… ».

© Bastian Hessler / Uwe Stratmann / Oliver Look

3. Sur les ossements des morts de Complicité | Odéon Théâtre de l'Europe

« Il nous semble que c’est une tentation irrésistible, pour Simon McBurney et sa compagnie Complicité, de se plonger dans l’art de la narration et de tisser les fils de l'imagination pour créer un récit captivant. Après The Encounter en 2018, Sur les ossements des morts signe le grand retour de la compagnie Complicité à l’Odéon. Et cette phrase « Je veux raconter une histoire », on l’a déjà entendue au début de The Encounter où Simon McBurney parle d’un photographe américain, Loren McIntyre, qui, en 1969, part en Amazonie pour rencontrer le peuple Mayoruna. Déjà ici, Simon McBurney aborde les sujets qui sont également repris dans son adaptation du roman d’Olga Tokarczuk : le temps et l’infini, la nature et l’homme. Et il nous confronte à une question qui semble toujours guider sa vision du monde et du théâtre : Comment raconter une histoire par rapport à l’espace-temps ? ».

© Camilla Adams

4. Baùbo - De l’art de n’être pas mort | Théâtre de l’Aquarium

« Le spectacle est devisé en deux parties. La deuxième partie s’annonce par une sorte d’entracte pendant lequel un personnage féminin résume par un geste la suite du spectacle. Presque tous les personnages sont privés de psychologie. On voit les personnages-symboles, les musiciens, les chanteurs, les "fantômes" du passé dont la présence persiste. On pourrait dire que le personnage principal est celui qui illustre ce qui est mort mais ce qui refuse de mourir : comme la passion d’un amour perdu, comme le son transformé en notes de musique ».


5. Alfred et Violetta : marionnette, fleur et guerrier | La Scala

« La deuxième partie du spectacle est véritablement merveilleuse : les objets, tels que le train et les statues, qui prennent la parole et devinent les personnages cruciaux de l'histoire, les petites intra-scènes supplémentaires (comme celle au théâtre de La Scala à Milan où Alfred assiste à La Traviata), les scènes de chant parfois entremêlées avec les bruits de mitraille, la danse avec l'avion, les chaussures qui deviennent elles-mêmes des marionnettes… Nous sommes immergés dans un monde enchanté qui jongle entre des marionnettes de formes et de tailles variées, créant un univers merveilleux, et un monde qui devient le nôtre, marqué par la guerre susceptible de le détruire ».

© Irakli Sharashidze

6.  L’Expérience de l’Arbre de Simon Gauchet : «  un morceau de passé renfermé dans l’éventail » |

« La tradition théâtrale ressemble précisément à cet arbre reconstruit. Elle tente de résister au temps, à la tempête, au vent qui souffle fort… On fait tout pour la reconstruire, la renouveler, l’archiver, la fermer, la fabriquer, mais elle demeure toujours une rencontre entre le passé et le présent. Les dernières scènes présentent une danse merveilleuse, à couper le souffle, de Hiroaki Ogasawara avec le masque sur le visage. Il danse autour de l’arbre survivant, tandis que l’arbre danse avec lui. À la fin, il ferme l’éventail et range le monde à l’intérieur de lui… ».

© Louise Quignon

Aida Copra



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